« Va dans les bois, va.
Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera.
Jamais ta vie ne commencera. »
Clarissa Pinkola Estes – Rowing song for the night sea journey
Virgo, la Vierge, signe de terre, signe d’Aelle. Vierge pourtant ; la terre est créatrice. Fertile. La première sculpture d’Aelle que j’ai acquise représentait justement l’une de ces vierges, si sage en apparence, à la longue et lourde tresse, à la patine de fer, de terre, et au ventre rebondi, enceinte, et sur ce ventre se concentre encore toute la lumière de l’oeuvre. Celle d’une femme, indubitablement, car la sculpture d’Aelle, porte en elle toute la quintessence de la féminité, de sa force très particulière. Celle de la terre, et d’un sexe qui l’apprivoisa en domestiquant les plantes sauvages il y a des millénaires. Car la terre et les femmes entretiennent depuis les origines une relation d’intimité, et l’oeuvre d’Aelle est au centre de cette intimité.
Au premier regard, au premier toucher, à la première caresse, ses terres et ses bronzes évoquent tout à la fois la Pachamama des Andes, la Terre-Mère, si souvent transmuée en Vierge latine, mais aussi le vertige des sens d’un après-midi au hammam, ou l’animalité d’un loup. La sensualité avec laquelle Aelle met en scène la virilité est encore incarnée par la force de sa féminité. Et c’est bien d’elle que jaillit comme en une naissance le corps élancé de l’homme. Entre ses mains, il trouve enfin sa place juste dans le ballet des genres, ballet amoureux mais aussi métaphysique.
En prise avec la terre, et pas seulement avec celle que ses mains pétrissent, ni celle de son signe ou de son sexe, mais plus largement, aux aguets, depuis son promontoire Aubracien, des forces telluriques. Vigie dans l’attente des premiers flocons, des bourrasques de la tourmente qui bouscule les arbres, d’une lumière de couchant, du parfum automnal des champignons, de l’insolente fragrance d’une truffe ou du parfum musqué d’un flacon ou d’une bouteille de vin, ce sont les sens qui abreuvent son oeuvre et guident ses mains nourries de la platine d’une divinité indienne ou de la courbe du bois usé d’un outil ancillaire venu du fin fond du Maroc.
La fabrique d’Aelle est là, dans, et sur terre, profondément humaniste, puisque c’est de l’Humanité qu’elle traite, et de ses racines les plus profondément ancrées, dont, un peu sorcière, elle sait les arcanes. Vierge sage et Vierge folle tout à la fois…
Patrick Bard Photo-journaliste, écrivain.
Paris, décembre 2010.
Vit et travaille en France,
En région parisienne et en Lozère.
Médaille de bronze au Salon des Artistes Français, Paris.
Prix beauté, Société Nationale des Beaux Arts.
Salon d’automne, Salon des Indépendants,
Salon des Artistes Français, Salon du Xème,
Art en Capital, Grand Palais, Paris.
Salon de Garches. Maurep’Art, Maurepas.
Salon National d’Art, Rambouillet. Salon de Sculpture, Pierrefitte. Salon de Draveil. Carré des Coignards, Nogent-sur-Marne. Galerie Claire de Villaret, Paris. Galerie Brun-L’Eglise, Paris. Galerie Amedro , Vétheuil. Galerie de l’Estuaire, Honfleur. Galerie l’Ermitage, Le Touquet. Galerie Mouvances, Paris. Galerie Les Arts en Lozère, La Canourgue. Galerie Garance, Saint Germain-en-Laye. Galerie Carré d’Ambre, Sarreguemines. Galerie Raphaël, Versailles.